La Ferrari et la Porsche confisquées
Publié : 12 juil. 2006 01:27
BETHUNE (AP) -- Le tribunal correctionnel de Béthune a ordonné mardi la confiscation définitive d'une Ferrari 360 et d'une Porsche 993 Turbo appartenant à deux Britanniques adeptes du «Cannonball» contrôlés dimanche soir dans le Pas-de-Calais aux vitesses respectives de 257 et 190 km/h.
Marc Shafari, un Londonien de 47 ans, et Gerald Harrison, un homme de 25 ans originaire de Glasgow, participaient à la «Cannonball run», une course rassemblant une quarantaine de voitures dont l'objectif était de relier Calais à Rimini (Italie) le plus rapidement possible et dont les profits tirés des inscriptions étaient destinés, selon les organisateurs, à la lutte contre le cancer en Grande-Bretagne.
Les deux Britanniques, interpellés sans réticence par les gendarmes sur l'autoroute A26 à hauteur de Chocques (Pas-de-Calais), étaient poursuivis pour «excès de très grande vitesse» (supérieur à 50 km/h à la vitesse autorisée) et mise en danger de la vie d'autrui. Cette dernière qualification, pénale, est passible de 15.000 euros d'amende et d'un an de prison ferme. Mais elle est très rarement requise.
Pour le procureur de Béthune, Louis Wallon, le délit était cette fois bel et bien caractérisé. «Leur vitesse était anormalement excessive sur une autoroute où se déversent toutes les automobiles provenant du trafic transManche et de l'Eurotunnel, et ce à une heure où les gens reviennent de la plage», a-t-il observé.
Estimant qu»'une peine de prison n'étant néanmoins pas opportune pour ce type de délinquance», et que «le sursis n'étant pas efficace», le parquet a demandé à ce que la peine soit commuée en «confiscation» des deux véhicules, une subtilité du droit français que le tribunal a choisi de suivre.
Les deux contrevenants ont, en outre, été condamnés à trois mois de prison avec sursis et 1.000 euros d'amende. Quant aux deux voitures, dont la valeur est estimée par les spécialistes à 150.000 euros chacune, elles seront remises au domaine (à l'Etat) qui les revendra aux enchères.
«La justice a voulu faire un exemple», a estimé Me Julien Boisse, l'avocat d'un des deux Britanniques qui ont toutefois décidé de ne pas faire appel. «Il faut une sanction exemplaire pour enlever ce sentiment d'impunité que pouvaient avoir certains ressortissants britanniques, et par souci d'équité pour les usagers français», avait souligné auparavant Didier Gourves, responsable de la circulation routière Nord-Pas-de-Calais.
En fait, les autorités locales sont depuis plusieurs années échaudées par le comportement des «Cannonballers», des propriétaires de bolides très coûteux qui «prennent la France pour une aire de jeu» -pour reprendre l'expression du procureur- et multiplient ces courses collectives avec un sentiment d'impunité.
Les contrevenants s'exposaient jusqu'à présent au pire à une forte contravention qu'ils sont prêts à payer. Le phénomène du «Cannonball» trouverait son origine dans le film américain «The Cannonball run» (L'équipée du Cannonball»), réalisé en 1981, et racontant l'histoire de passionnés de voitures cherchant à relier le plus vite possible la côte ouest à la côte est des Etats-Unis tout en fuyant les policiers. AP
Marc Shafari, un Londonien de 47 ans, et Gerald Harrison, un homme de 25 ans originaire de Glasgow, participaient à la «Cannonball run», une course rassemblant une quarantaine de voitures dont l'objectif était de relier Calais à Rimini (Italie) le plus rapidement possible et dont les profits tirés des inscriptions étaient destinés, selon les organisateurs, à la lutte contre le cancer en Grande-Bretagne.
Les deux Britanniques, interpellés sans réticence par les gendarmes sur l'autoroute A26 à hauteur de Chocques (Pas-de-Calais), étaient poursuivis pour «excès de très grande vitesse» (supérieur à 50 km/h à la vitesse autorisée) et mise en danger de la vie d'autrui. Cette dernière qualification, pénale, est passible de 15.000 euros d'amende et d'un an de prison ferme. Mais elle est très rarement requise.
Pour le procureur de Béthune, Louis Wallon, le délit était cette fois bel et bien caractérisé. «Leur vitesse était anormalement excessive sur une autoroute où se déversent toutes les automobiles provenant du trafic transManche et de l'Eurotunnel, et ce à une heure où les gens reviennent de la plage», a-t-il observé.
Estimant qu»'une peine de prison n'étant néanmoins pas opportune pour ce type de délinquance», et que «le sursis n'étant pas efficace», le parquet a demandé à ce que la peine soit commuée en «confiscation» des deux véhicules, une subtilité du droit français que le tribunal a choisi de suivre.
Les deux contrevenants ont, en outre, été condamnés à trois mois de prison avec sursis et 1.000 euros d'amende. Quant aux deux voitures, dont la valeur est estimée par les spécialistes à 150.000 euros chacune, elles seront remises au domaine (à l'Etat) qui les revendra aux enchères.
«La justice a voulu faire un exemple», a estimé Me Julien Boisse, l'avocat d'un des deux Britanniques qui ont toutefois décidé de ne pas faire appel. «Il faut une sanction exemplaire pour enlever ce sentiment d'impunité que pouvaient avoir certains ressortissants britanniques, et par souci d'équité pour les usagers français», avait souligné auparavant Didier Gourves, responsable de la circulation routière Nord-Pas-de-Calais.
En fait, les autorités locales sont depuis plusieurs années échaudées par le comportement des «Cannonballers», des propriétaires de bolides très coûteux qui «prennent la France pour une aire de jeu» -pour reprendre l'expression du procureur- et multiplient ces courses collectives avec un sentiment d'impunité.
Les contrevenants s'exposaient jusqu'à présent au pire à une forte contravention qu'ils sont prêts à payer. Le phénomène du «Cannonball» trouverait son origine dans le film américain «The Cannonball run» (L'équipée du Cannonball»), réalisé en 1981, et racontant l'histoire de passionnés de voitures cherchant à relier le plus vite possible la côte ouest à la côte est des Etats-Unis tout en fuyant les policiers. AP